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Je collecte en ligne

Publié le 6 juillet 2013
Par Claire Frangi
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Assez d’organiser des pots de départ sans jamais se faire rembourser ? Fatigué de courir après la participation de chaque membre de l’équipe pour le cadeau offert à la naissance du bébé du préparateur ? Pour y remédier, une solution existe désormais, à portée de clics, avec les cagnottes en ligne.

L’heure de la dématérialisation de la petite enveloppe a bel et bien sonné. Destinées à faciliter la collecte d’argent pour l’organisation d’une activité à plusieurs, les cagnottes en ligne s’appliquent à de multiples situations de la vie quotidienne : pot de départ, cadeau d’anniversaire, de mariage, de naissance, restaurant, spectacle ou sortie de fin d’année entre collègues, etc. Cinq sites (lire encadré) se partagent le marché à l’heure actuelle, et le secteur, qui connaît une croissance d’environ 30 %, pourrait voir se développer de nouveaux concurrents. Et pour cause : le casse-tête des comptes à plusieurs est une réalité. Selon une étude Médiamétrie réalisée pour PayPal en 2008, pour 76 % des Français, le fait de réclamer de l’argent aux autres participants pour un cadeau commun est une source d’angoisse. Et 64 % d’entre eux vivent mal de devoir rappeler un emprunt ancien à un proche. Toujours selon l’enquête, on laisse volontiers à l’autre le soin d’organiser un cadeau commun : 22 % des personnes interrogées trouvent en effet cette mission fastidieuse et 14 % craignent de ne pas pouvoir récupérer l’argent avancé pour le cadeau. Après avoir été confrontés à la rude organisation d’un réveillon en 2010, trois cousins, Ghislain Foucque, Adrien Soucachet et Thibault Saint-Georges ont lancé lepotcommun.fr : « Il a fallu avancer tous les frais puis courir après les invités pour se faire rembourser. Il y avait ceux qui n’avaient pas de liquide, ceux qui n’avaient pas la monnaie, ceux qui voulaient payer par virement, etc. » Même constat chez Céline Lazorthes, fondatrice de leetchi.com en 2009 : « Selon les études, les gens retrouveraient seulement 70 % du montant avancé. Je me suis dit qu’il était incroyable qu’on ne puisse pas faire mieux à l’ère d’Internet. »

Je m’inscris, j’invite

Le principe des cagnottes est simple. Après avoir créé un compte sur l’un des sites, l’organisateur crée un événement dont il définit l’objet, son bénéficiaire, le montant qu’il souhaite récolter, le montant qu’il suggère aux participants et la durée de la collecte. En fonction des sites, il peut activer certaines options comme être averti par e-mail des participations, masquer ou non par défaut le montant des participations versées par chacun, etc. Le responsable invite ensuite les autres participants par mail, via Facebook, ou avec l’URL de la cagnotte, à déposer leurs dons directement par Carte Bleue sur le site de la cagnotte, de façon sécurisée (l’argent transite par une banque en ligne). En moyenne, une cagnotte réunit douze personnes et permet de récolter un montant avoisinant 400 euros. Un bémol, mais il fallait s’en douter : le service n’est pas gratuit. Une fois les contributions versées, l’organisateur paye une commission (en moyenne 3 % des montants versés) pour récupérer la somme sur son propre compte ou l’offrir directement à son destinataire.

Si vous êtes à court d’imagination, les cagnottes suggèrent des idées de cadeau sur leurs sites. Ensuite, chacune d’elles offre des fonctionnalités qui lui sont propres : lorsqu’il n’y a pas eu de cagnotte en amont d’un événement, lepotcommun permet de créer une demande de remboursement, et d’envoyer une mini-facture à la personne qui doit quelque chose. Leetchi a un service billetterie pour les places de gala et concerts, et son site est accessible depuis 200 pays. Dernière à s’être lancée sur le marché, en juillet dernier, latirelire.fr se positionne « low cost », « tant au niveau de la commission, quasiment à prix coûtant, qu’en termes d’options proposées », précise Bertrand Sylvestre-Boncheval, l’un des fondateurs. Le site a été créé par Médisystème, société informatique qui possédait déjà un service de dons en ligne permettant d’être directement défiscalisé.

J’en redemande

Grâce aux cagnottes, l’organisateur ne perd plus son temps dans de savants calculs et n’a plus d’argent à avancer sur ses propres deniers. Côté utilisateur, plus besoin de penser à tirer du liquide ni de saisir le RIB du responsable pour le rembourser. « Avec ce service, c’est devenu tellement simple et rapide qu’il n’y a plus d’excuses pour ne pas contribuer !, précise Ghislain Foucque. Aujourd’hui, les gens ont de moins en moins de réticences pour payer sur Internet, tous ont une Carte Bleue et donnent bien plus volontiers par ce biais que par d’autres moyens. Et puis cela valide la participation de chacun à l’événement de façon plus sûre qu’un oui à l’oral. Par ailleurs, il n’est pas impossible que la praticité et la rapidité favorisent le versement de montants plus élevés. » L’idée est aussi de faciliter la tâche des organisateurs. « Plus besoin de ressaisir les adresses e-mail de tous les participants pour les relancer puisque nous proposons des rappels automatiques, détaille Céline Lazorthes. Certains de nos clients créent une nouvelle cagnotte une fois par mois, c’est révélateur de leur satisfaction. Et ils nous font découvrir chaque jour de nouveaux usages possibles pour nos cagnottes : pour un décès, pour du caritatif, pour venir en aide à un proche ! » De quoi inspirer vos collaborateurs…

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Les sites

À vous de choisir

Commonbox.net, le premier à avoir ouvert le marché, en 2008. L’organisateur reçoit les participations sur son propre compte PayPal et peut dépenser la somme en ligne sur tous les sites proposant le paiement PayPal, ou le récupérer sur son compte bancaire personnel. Il faut donc accepter d’ouvrir un compte PayPal (frais forfaitaires entre 0,90 euro et 2,90 euros en dessous de 75 euros de virement et 3,75 % au-delà).

Leetchi.com, leader sur le marché européen, avec plus de 500 000 clients, lancé en 2009. La somme récoltée est dépensée sans frais sur le site des enseignes partenaires (50 e-commerçants pour le moment). Le responsable de la cagnotte peut également décider de se faire virer de l’argent après déduction d’une commission de 4 % de la somme totale.

Bankeez.com, lancé en 2011. Une commission de 3 % (et un minimum de 0,75 euro) est prélevée de deux façons, au choix, au moment du versement de la contribution. Soit la commission est payée en plus par le contributeur (si l’organisateur demande 25 euros, le contributeur paie 25,75 euros) ; soit la commission est déduite du montant de chaque contribution (si le contributeur paie 25 euros, l’organisateur récupère 24,25 euros).

Lepotcommun.fr, 4 500 cagnottes ouvertes depuis son lancement en octobre 2011. Le site facture 2,9 % de commission par participation de 0 à 200 euros (avec un minimum de 0,70 euro) et 1,5 % pour les participations au-delà de 200 euros. Comme pour Bankeez, flexibilité sur la façon de régler la commission.

Latirelire.fr, dernière-née du marché en juillet 2012. Jusqu’à 30 euros de contribution versée, il faut régler 0,49 euro. Au-delà, une commission de 1,6 % s’applique.