- Accueil ›
- Business ›
- Transactions ›
- Acquisition ›
- Bien répartir son patrimoine
Bien répartir son patrimoine
Comment équilibrer son patrimoine alors que le rendement de la pierre s’essouffle ? Suivez nos conseils pour consolider la rentabilité de tous vos placements.
Selon les derniers chiffres de l’Insee, le patrimoine des commerçants, artisans et chefs d’entreprise s’élève en moyenne à 338 700 euros. Pour ces indépendants, l’effort d’épargne est particulièrement important. Ce qui explique que 45 % de leur patrimoine soit composé d’actifs professionnels. Ils ont aussi besoin de se constituer une épargne pour leur retraite et 16 % d’entre eux (contre 6 % dans les autres catégories) misent sur la diversification : un livret d’épargne, un produit d’épargne-logement, un produit d’assurance-vie ou épargne retraite, un bien immobilier et des valeurs mobilières. Le challenge étant de répartir au mieux ses placements.
Le cash : c’est l’épargne disponible à tout moment, déposée sur un compte courant, un livret d’épargne défiscalisé (Livret A, LDD, CEL) ou fiscalisé, type Épargne Orange. Elle est à l’abri mais ne rapporte quasiment plus rien. On ne peut pas tout avoir !
L’obligataire : c’est toute l’épargne qui est investie à plus d’un an, comme celle que l’on place sur les contrats d’assurance-vie, les Plans d’épargne logement et les PERP (épargne retraite). Généralement, le capital de ces placements est garanti ou peu exposé. Mais en contrepartie, la performance est faible (de l’ordre de 3 %).
Les actions : les épargnants s’en méfient. Et pour cause : elles permettent d’espérer des rendements élevés (entre 6 et 8 % par an), mais assortis de risques tout aussi importants. Ainsi le CAC40, le principal indice boursier parisien a pris 25 % sur un an mais abandonne 19 % sur cinq ans.
L’immobilier : la pierre est le premier placement des Français. Sa valeur a plus que doublé en quinze ans. Mais la progression des prix s’est ralentie dans la plupart des régions. Le rendement est modeste (entre 1 et 5 % ) mais permet d’investir à crédit. Ce qui multiplie par au moins deux le rendement réel (le rapport entre la valeur finale du bien et le cash réellement mobilisé).
Trois règles
Vous l’avez constaté : les rendements des différents placements sont très différents. Il pourrait paraître judicieux de passer de l’un à l’autre en fonction de la conjoncture. Ou d’annuler les effets de celle-ci en pondérant son épargne entre plusieurs supports. Un calcul compliqué, que l’on peut résumer en quelques règles simples.
1. Respecter son cycle de vie. Les besoins d’un épargnant évoluent au fil du temps. Il pensera d’abord à s’acheter un toit. Puis songera ensuite à dynamiser son patrimoine, avant de s’intéresser à l’amélioration de sa retraite, voire à la transmission d’une partie de ses avoirs. À chacune de ces étapes correspondent des placements spécifiques. L’immobilier au début, le Perp, l’immobilier locatif et/ou la bourse ensuite, puis l’assurance-vie enfin. À chaque fois, il faut penser à garder un peu d’argent en cash (l’équivalent de trois mois de revenus, recommandent les professionnels de l’épargne) pour faire face aux coups durs.
2. Limiter le risque. Le mieux est de réfléchir posément à ses objectifs à dix ans et d’investir en conséquence. L’idéal, c’est de conserver 70 % de placements sûrs et de miser sur des placements plus volatils pour les 30 % restants. Sur dix ans, vous êtes ainsi assuré de ne pas mettre en jeu votre capital : les 70 % « tranquilles » auront reconstitué les 100 % de votre mise initiale, et vos 30 % auront — ou pas — surperformé.
3. Oublier la fiscalité. Beaucoup d’investisseurs sont aujourd’hui déçus par les performances de leur placement en immobilier défiscalisant (Robien, Scellier.). Ils ont investi en ayant en ligne de mire la réduction d’impôt. Et ils ont sans doute, à cause de cela, surpayé leur bien. Or il existe une règle de base que connaît tout commerçant : c’est à l’achat qu’on fait sa plus-value. À la vente, on ne fait que la matérialiser. C’est exactement pareil pour l’épargne. Avec peut-être une exception pour certains produits d’épargne retraite (Madelin, Perp) : sous certaines conditions, le cadeau fiscal est si beau qu’il ne faut pas le refuser !
IMMOBILIERMéfiez-vous des vendeurs
Les réseaux immobiliers peuvent toucher jusqu’à trois commissions : sur la vente (8 à 10 % du prix total), sur le crédit (0,3 à 0,5 point de taux) et sur l’assurance qui va avec (plusieurs centaines d’euros). Avec ce décryptage, on comprend mieux leur empressement à vous parler de la « préparation de votre retraite », grâce à la défiscalisation immobilière et à la loi Duflot !