Elizabeth Pastore-Reiss, fondatrice du cabinet de conseil en développement durable et marketing éthique Ethicity, l’assure : « Les pharmaciens ont vraiment une chance à saisir, notamment avec les produits bio, le seul segment qui connaît une progression à 2 chiffres. Grâce à leurs connaissances, ils sont bien placés pour sélectionner et vendre cette offre. D’autant que ces produits sont bons pour la santé. »
De plus en plus de marques bio se retrouvent d’ailleurs dans le circuit de la pharmacie. Le groupement Giphar, qui mène depuis plusieurs années des campagnes de sensibilisation au respect de l’environnement, prévoit une gamme propre de produits bio en 2009. Il a établi également une charte d’engagement auprès des fournisseurs avec lesquels il travaille pour ses produits à la marque, charte qui comprend notamment la non-utilisation de parabens et de gaz propulseurs. Dans un autre registre, Giropharm s’est attaché, pour son magazine Santé positive, son livret Lili et ses kakémonos, à faire appel à des imprimeurs qui respectent la charte Imprim’vert.
De son côté, le groupe PHR s’est engagé officiellement dans une politique de développement durable incluant les aspects environnementaux mais aussi sociaux. Une responsable, Lydie Duchêne, a été recrutée en août 2008 pour accompagner, notamment, le déploiement des 7 actions engagées pour cette année : renforcement de la marque propre Inovya Bio, maîtrise des impacts environnementaux, sensibilisation des fournisseurs et partenaires par l’envoi de questionnaires sur leur propre politique en la matière… et lancement du label Pharmacie durable. Deux pharmacies pilotes, à Trosly-Breuil (Oise) et à Bray-et-Lû (Val-d’Oise), testent la démarche qui comporte 3 volets : un volet santé, avec le renforcement du rôle d’éducateur de santé, un volet management, avec des actions en direction du personnel, et un volet environnemental avec le contrôle des dépenses énergétiques, de l’eau, du papier… « Le référentiel établi en partenariat avec Bureau Veritas, un organisme certificateur, sera ajusté en fonction des remarques des deux pharmacies », précise Lydie Duchêne.
Pour Elizabeth Pastore-Reiss, il faudra aussi que le secteur s’attaque à ce qu’elle considère comme son souci numéro un : son mode d’approvisionnement. « Le modèle économique de la pharmacie est anti-développement durable, n’hésite-t-elle pas à dire. Elle dispose de peu de stocks, des livraisons sont assurées plusieurs fois par jour, ce qui génère des embouteillages et beaucoup de CO2. Il y a une réelle réflexion à mener sur ce sujet. »
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