Comment les pharmaciens perçoivent-ils les applications de santé ?
Utilisation des applications de santé à l’officine, applis conseillées aux patients, bénéfice, confiance : la 8e édition du baromètre du pharmacien connecté que Le Moniteur des pharmacies réalise en partenariat avec Dekra et Webhelp Medica a décrypté vos usages.
Le far west. Voilà comment Vincent Trely qualifie la sécurisation des données très sensibles de santé dans les applications, dont une grande partie sont gratuites. « Si c’est gratuit, c’est vous le produit avec l’unique objectif de collecter des données en masse », tranche le président fondateur de l’Association pour la sécurité des systèmes d’information de santé (Apssis). Pour les revendre… Ces dernières années ce marché a explosé, pour atteindre plusieurs centaines de milliers d’applications à caractère médical dans le monde. Derrière ces chiffres, une grande variété de dispositifs plus ou moins élaborés, du suivi de maladies chroniques à l’anticipation de rechutes éventuelles de cancer en passant par le recueil de variables médicales à l’aide ou non d’objets connectés. De belles promesses souvent bâties sur du vent, car la grande majorité des applications téléchargeables par le grand public n’ont pas non plus prouvé leur efficacité. Une étude menée sur 68 applications françaises et publiée en juillet 2022 dans le Journal of Medical Internet Research (JMIR) a ainsi mis en évidence que 64 % d’entre elles n’avaient réalisé aucune étude clinique pertinente avant leur commercialisation. Seules 21 % avaient mené une étude randomisée. Et pour cause. Tout cela a un coût, souvent de plusieurs dizaines de milliers d’euros et ce type d’étude n’est pas obligatoire. Qu’il n’y ait pas le même circuit pour une application en médecine que pour les médicaments, Rémi Sabatier, cardiologue et vice-président de l’Institut national de la e-santé, le regrette.
Mais alors, à qui faire confiance ? Le sujet est éminemment sensible pour les équipes officinales, comme le montre notre baromètre annuel du pharmacien connecté. A tel point que plus de 4 pharmaciens sur 10 conseilleraient plus volontiers les applications santé en sachant qu’elles sont évaluées par un organisme indépendant. Le catalogue d’applications que vient tout juste de proposer Mon espace santé, lesquelles répondent chacune à 150 exigences d’interopérabilité, de sécurité et d’éthique (voir p. 42), devrait également contribuer à rassurer des professionnels somme toute encore bien réservés.
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