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Le pharmacien devient une cible stratégique pour l’industrie

Publié le 31 janvier 2009
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Pour Hélène Charrondière, responsable du pôle Pharmacie-Santé d’Eurostaf, une société d’études de marché du groupe Les Echos, « les initiatives des laboratoires auprès des pharmaciens sont appelées à se développer dans les années qui viennent ». Son étude sur « Les politiques promotionnelles des laboratoires pharmaceutiques en France : quelles perspectives à l’horizon 2012 ? » montre que le pharmacien est devenu une « cible stratégique ». L’industrie reconnaît même « qu’elle n’en fait pas encore suffisamment ».

73 % des titulaires interrogés estiment d’ailleurs que les laboratoires éthiques de princeps « ont un rôle légitime à tenir pour les aider à aborder les changements » à venir. Ils se disent majoritairement mal ou très mal préparés à la réduction du monopole officinal sur certains produits, à la poursuite des sorties de la réserve hospitalière ou encore à l’éventuelle autorisation des chaînes de pharmacie et de la vente en ligne de médicaments de prescription. « Les pharmaciens se sentent frustrés de ne pas être suffisamment informés et attendent de l’industrie un partenariat plus qualitatif, davantage orienté autour de l’information sur les pathologies, les nouveaux produits, l’accompagnement des patients, souligne Hélène Charrondière. Leur relation actuelle liée à 92 % à la gestion de la vente directe, jugée plutôt bonne par 63 % des sondés, devrait d’ailleurs en être le socle. »

Encore plus de visite médicale à l’officine

Interrogés sur les modalités de contact les plus adaptées à leur activité, les officinaux plébiscitent à 74 % la visite médicale. Suivent les modules de formation en ligne (53 %), les sites web des laboratoires (42 %), les visites médicales à distance par téléphone ou par Internet (40 %) et les e-mails (39 %). 72 % des titulaires reconnaissent d’ailleurs la légitimité des visiteurs médicaux à assurer des formations à l’officine, en particulier sur le cancer. Hélène Charrondière explique que, « majoritairement, les pharmaciens, comme les médecins, ont confiance dans l’industrie. Ils sont même encore plus avides de relations avec elle car ils veulent être aussi bien considérés que les médecins ! D’ailleurs, le fait que le premier média qu’ils souhaitent voir développer soit la visite médicale à l’officine n’est pas anodin : les pharmaciens ont le sentiment qu’elle légitime leur statut de professionnel de santé à part entière. »

Le caractère stratégique de la visite médicale n’est donc pas remis en cause, ce sont plutôt les proportions d’investissement qui sont soumises à réflexion. Complémentaires et moins coûteux, les supports de formation et d’information à distance ont dès lors toutes les chances d’être utilisés par les pharmaciens dans le futur.

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