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La varicelle et le zona
Varicelle et zona sont deux maladies éruptives dues au même virus. La varicelle touche surtout les enfants, et le zona, plutôt l’adulte ayant déjà eu la varicelle. Le traitement repose sur des soins locaux, voire des antiviraux. Des vaccins vivants atténués existent.
La maladie
Définitions
• La varicelle et le zona sont deux maladies infectieuses dues à un même virus, le virus varicelle-zona (VZV) (voir encadré p. 38).
• La varicelle correspond à la primo-infection par le VZV. C’est une maladie essentiellement marquée par une éruption cutanée généralisée et caractéristique. C’est une maladie infantile.
• Le zona correspond à la réactivation du VZV, ou « récurrence ». Contrairement à la varicelle, le zona consiste en général en une éruption cutanée localisée et douloureuse. Son incidence augmente après 50 ans et devient maximale après 75 ans.
Physiopathologie
Primo-infection ou varicelle
• La contamination se fait surtout par voie respiratoire, via des gouttelettes de salive émises par une personne atteinte de varicelle. Elle est plus rare via des lésions cutanées actives (non croûteuses) de varicelle, et exceptionnelle via celles de zona, dans les 48 premières heures de l’éruption.
• La période d’incubation dure de dix à vingt et un jours (quatorze jours en moyenne), lors desquels le virus passe dans le sang, se réplique et atteint la peau et les muqueuses, conduisant à l’éruption cutanée. Quand le système immunitaire ne réussit pas à limiter la réplication du virus à la peau et aux muqueuses, ce dernier gagne d’autres organes comme le foie, le cerveau ou les poumons, d’où les complications.
• La période de contagion démarre deux à quatre jours avant l’apparition des lésions et se poursuit jusqu’au stade des croûtes, soit cinq à sept jours après l’éruption.
Latence ou phase asymptomatique
Après l’épisode initial de varicelle, le virus reste présent dans l’organisme à vie. Il est latent, comme « endormi », dans les ganglions sensitifs des nerfs crâniens et rachidiens.
Récurrence ou zona
À la faveur de facteur(s) déclenchant(s) tels que l’immunodépression (déficits congénitaux, sida, cancer, immunosuppresseurs, chimiothérapie…), l’âge, le stress, un choc émotionnel ou la fatigue, le virus sort de son état de latence et se réplique à nouveau. En se diffusant le long des fibres nerveuses, et non dans le sang, où il serait rapidement éliminé par les anticorps anti-VZV, le virus conduit à l’apparition des lésions de zona dans le territoire cutané associé au ganglion, appelé dermatome.
Symptômes
Varicelle
Forme typique bénigne• La phase prodromique – avant l’éruption – peut associer sensation de malaise général, manque d’appétit, douleurs abdominales, fièvre autour de 38 °C et céphalées, pendant 24 à 48 heures.
• La phase d’état associe fièvre modérée et éruption cutanéo-muqueuse. Elle se traduit par l’apparition de taches rouges, macules, papules (voir Dico+ p. 38), de cloques ou bulles (vésicules), puis de croûtes qui, lorsqu’elles tombent, laissent la place à des taches hypo-pigmentées transitoires, voire à des petites cicatrices.
→ Plusieurs poussées de boutons se succèdent vite, d’où la coexistence de lésions d’aspect différent. Le nombre de boutons de varicelle varie entre 10 et 2 000 !
→ Les lésions sont prurigineuses et disséminées sur tout le corps. Elles démarrent le plus souvent au niveau du cuir chevelu, puis gagnent le tronc, les muqueuses, les membres et le visage. Les paumes des mains et les plantes des pieds sont épargnées.
• La guérison survient en dix à quinze jours.
Formes graves• Elles comprennent les formes très étendues, hémorragiques et/ou ulcéro-nécrotiques, mais aussi les formes avec atteinte viscérale immédiate : pneumopathie, myocardite, thrombopénie aiguë, purpura fulminans (voir Dico+).
• Le risque de forme grave croît chez l’immunodéprimé et le nouveau-né (voir encadré p. 41).
Complications• Environ 3 % des varicelles présentent des complications précoces, le zona étant assimilé à une complication tardive, plus ou moins sévères, certaines mortelles. Le risque croît avec l’âge, mais concerne immunodéprimés et nouveau-nés, comme pour les formes graves.
• Les surinfections cutanées, essentiellement dues à un staphylocoque doré ou à un streptocoque pyogène, concernent de 1 à 4 % des varicelles, notamment chez l’enfant. Elles prennent la forme de placards croûteux jaunâtres. Les fasciites nécrosantes (voir Dico+ p. 39) et les bactériémies (= présence de bactéries dans le sang) sont à risque de décès.
• Les broncho-pneumopathies. La pneumopathie varicelleuse concerne surtout l’enfant de moins de 6 mois et l’adulte, notamment fumeur. Elle est responsable de 30 % des décès dus à la varicelle. La vigilance s’impose si un sujet atteint de varicelle présente une toux ou des difficultés respiratoires (= dyspnée).
• Les complications neurologiques. « L’encéphalite est la complication la plus grave liée aux infections à VZV. Ce virus constitue d’ailleurs la seconde cause identifiée d’encéphalites en France », explique le Pr Jean-Paul Stahl, membre de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), professeur émérite, maladies infectieuses, à l’université Grenoble-Alpes (38). L’inflammation de l’encéphale est associée à un risque important de décès et de séquelles neurologiques. Autre complication neurologique, le syndrome de Reye (voir Dico+ p. 41), létal dans 80 % des cas. Favorisé par la prise de salicylate, dont l’aspirine, il associe encéphalopathie aiguë et atteinte hépatique.
• Autres complications exceptionnelles : hépatite, thrombopénie, néphropathie, arthrite, thrombose, atteintes oculaires, péricardite, pancréatite, orchite (= infection des testicules).
Zona
Forme typique bénigne• Le zona intercostal est la forme la plus courante, environ un cas sur deux. Il touche un côté du thorax.
• La phase prodromique, deux à trois jours, voire plus, avant l’éruption, est parfois marquée par des douleurs plus ou moins vives, à types de sensations de brûlure, de décharges électriques, des picotements, voire des « coups de poignard », dans le territoire où a lieu la réactivation virale.
• Dans sa forme typique, l’éruption cutanée reste localisée et concerne essentiellement le dermatome associé au ganglion où la réactivation virale a eu lieu. Comme pour la varicelle, tout commence par un placard rouge sur lequel se développent des vésicules en bouquets. Celles-ci sèchent en deux à cinq jours et forment des croûtes, qui tombent au bout de dix jours environ et laissent la place à des taches hypopigmentées, voire à de petites cicatrices. La lésion disparaît en deux à trois semaines.
• Les autres symptômes possibles sont un prurit, une fièvre modérée, une adénopathie, des douleurs assez semblables aux douleurs de la phase prodromique et appelées douleurs zostériennes, ou au contraire une perte de sensibilité.
• D’autres localisations du zona peuvent s’observer et s’accompagnent de symptômes propres, en plus de l’atteinte cutanée. Lorsque le VZV se réactive en bas de l’abdomen, le zona peut se traduire par une constipation ou des troubles urinaires. Le zona auriculaire peut entraîner acouphènes, vertiges, otalgie, baisse de l’audition, voire une paralysie faciale. En cas de zona ophtalmique, les lésions siègent au niveau du front, de la paupière ou de l’aile du nez, et s’accompagnent souvent de symptômes oculaires et d’importants maux de tête. Le zona ophtalmique est une forme redoutée en raison de complications oculaires (voir plus loin).
Formes gravesElles correspondent à un zona généralisé ou hémorragique, pouvant s’accompagner d’atteintes viscérales graves au niveau pulmonaire, neurologique ou hépatique. Les personnes immunodéprimées et un cancer sous-jacent sont des terrains à risque.
Complications• Les douleurs post-zostériennes sont des douleurs neuropathiques persistant plus de six mois après la cicatrisation des lésions cutanées. Elles altèrent parfois vivement la qualité de vie. L’âge élevé, l’intensité des douleurs avant et lors de la poussée éruptive et la gravité des lésions cutanées sont des facteurs de risque.
• Complications infectieuses : il s’agit d’une surinfection des lésions, sans gravité en général.
• Complications oculaires : conjonctivite, kératite (= inflammation de la cornée), uvéite (= inflammation des structures internes de l’œil), atteinte des paupières, et dans les cas les plus sévères, une perte de la vision de l’œil.
Diagnostic
• Le diagnostic de la varicelle ou du zona est essentiellement clinique. Les éruptions cutanées ont des caractéristiques propres, notamment l’aspect vésiculeux des lésions, leur présence à différents stades en cas de varicelle et l’atteinte localisée et unilatérale en cas de zona. En général, aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
• Le diagnostic direct est réservé aux formes atypiques et aux cas où un diagnostic de certitude est nécessaire pour orienter la prise en charge (atteinte neurologique, patient immunodéprimé, grossesse…). La présence du VZV est recherchée par mise en culture ou traitement par immunofluorescence du liquide prélevé dans les vésicules ou par PCR (réaction en chaîne par polymérase), qui met en évidence l’ADN viral dans le liquide vésiculaire ou dans les milieux biologiques (sang, liquide céphalo-rachidien, liquide amniotique).
• Le diagnostic direct, ou sérodiagnostic, qui recherche la présence d’anticorps spécifiques dans le sérum, est surtout intéressant pour connaître les antécédents de varicelle en cas de doute, par exemple avant une grossesse, lors de la mise en place d’un immunosuppresseur, etc.
Suivi
• La majorité des patients est prise en charge en ville par un médecin généraliste ou un pédiatre.
• Le zona ophtalmique fait l’objet d’une prise en charge spécialisée par un ophtalmologue, les algies post-zostériennes, selon les cas, par un spécialiste de la douleur.
• Les formes graves ou compliquées de varicelle, les patients à risque de formes graves ou compliquées, ainsi que les immunodéprimés atteints de zona, doivent être hospitalisés pour bénéficier d’un traitement antiviral par voie intraveineuse et d’un isolement strict.
Le Traitement
Objectifs
• Tous les patients atteints de varicelle ou de zona bénéficient d’un traitement symptomatique pour les soulager et prévenir la surinfection des lésions. En cas de forme bénigne chez un sujet immunocompétent, cela suffit.
• La prévention et le traitement des formes graves ou compliquées reposent entre autres sur un antiviral, par voie orale ou injectable.
• Certaines complications font l’objet d’une prise en charge spécifique, par exemple des antibiotiques en cas de surinfection bactérienne.
Stratégie thérapeutique
Varicelle
• Traitement symptomatique : paracétamol antalgique-antipyrétique, antihistaminiques de première génération anticholinergiques pour lutter contre le prurit, soins d’hygiène et application de chlorhexidine aqueuse pour prévenir les surinfections.
• Forme surinfectée : antibiotique contre le streptocoque et le staphylocoque par voie orale, voire injectable.
• Forme grave ou compliquée ou à risque de complications (immunodépression, femme enceinte dont l’éruption survient dans les huit à dix jours avant l’accouchement, nouveau-né < 28 jours, nouveau-né avant toute éruption lorsque la mère a débuté une varicelle entre cinq jours et deux jours après l’éruption) : antiviral à base d’aciclovir par voie intraveineuse durant quatorze jours, et isolement strict à l’hôpital.
Zona
• Traitement symptomatique : selon l’intensité de la douleur, paracétamol seul ou associé à la codéine, voire morphine, soins d’hygiène et application de chlorhexidine aqueuse pour prévenir les surinfections.
• Zona chez un patient immunocompétent de plus de 50 ans, ou de moins de 50 ans avec facteurs prédictifs de survenue d’algies post-zostériennes : antiviral par voie orale, valaciclovir ou famciclovir dans les 72 premières heures suivantes, durant sept jours, afin de limiter le risque de douleurs post-zostériennes.
• Zona ophtalmique : antiviral dans les 48 (aciclovir) ou 72 (valaciclovir ou famciclovir) premières heures suivant l’éruption, durant sept jours, pour limiter le risque de complications oculaires. Au cas par cas, corticoïdes locaux ou aciclovir en pommade ophtalmique hors AMM.
• Zona chez un patient immunodéprimé : aciclovir en injectable, ou valaciclovir ou famciclovir en oral, durant sept à dix jours.
• Forme surinfectée : antibiotique par voie locale (acide fusidique, mupirocine) ou générale (idem varicelle) selon le cas.
• Douleurs post-zostériennes : leur caractère neuropathique limite l’efficacité des antalgiques classiques de la phase aiguë du zona. Le clinicien recourt à des traitements locaux et/ou généraux spécifiques. Les méthodes non médicamenteuses, telle la cryothérapie, ne sont pas évaluées.
Médicaments
Antalgiques
• En phase aiguë de varicelle : le paracétamol est l’antalgique et antipyrétique de référence. Pas d’aspirine en raison du risque de syndrome de Reye, ni d’ibuprofène ou autre AINS en raison du risque de surinfections cutanées graves (fasciites nécrosantes).
• En phase aiguë de zona : le paracétamol reste la référence mais suffit rarement, et conduit à utiliser codéine, tramadol ou morphine.
• En cas de douleurs post-zostériennes. Le traitement de fond repose sur des antidépresseurs tricycliques dits imipraminiques tels que l’amitriptyline (Laroxyl), la clomipramine (Anafranil) ou l’imipramine (Tofranil) et sur des antiépileptiques, telles la carbamazépine (Tégrétol), la prégabaline (Lyrica) et la gabapentine (Neurontin). Le traitement démarre à faibles doses puis augmente progressivement jusqu’à atteindre la dose minimale efficace, variable selon les patients. Attention à la somnolence induite par ces molécules, source de chutes chez le sujet âgé, et aux effets indésirables anticholinergiques associés à ces antidépresseurs : constipation, bouche sèche, rétention urinaire, confusion, etc.
En parallèle, la lidocaïne, anesthésique local disponible sous forme d’emplâtre dosé à 5 % (Versatis), s’applique sur la zone douloureuse, avec un maximum de trois emplâtres en même temps, sur une période maximale de 12 heures par 24 heures. Appliquer sur une peau sèche et non irritée, après cicatrisation des vésicules de zona. Les effets indésirables consistent essentiellement en des réactions locales au niveau du site d’application. Versatis est un traitement de première intention, notamment chez le sujet âgé. Sa prescription pourrait réduire le recours aux antiépileptiques et antidépresseurs dans les douleurs neuropathiques périphériques à l’efficacité établie mais à la tolérance moindre.
Antihistaminiques
• Un antihistaminique soulage le prurit, limite les lésions de grattage et les surinfections cutanées dans la varicelle et le zona.
• Seuls les antihistaminiques de première génération ont un intérêt, du fait de leurs propriétés sédatives. Exemples : méquitazine (Primalan), dexchlorphéniramine (Polaramine), hydroxyzine (Atarax), etc.
Attention au risque de somnolence, aux effets anticholinergiques, ainsi qu’au caractère potentiellement torsadogène de ces molécules, notamment l’hydroxyzine, qui peut allonger l’intervalle QT.
Les antihistaminiques de seconde génération, non sédatifs et non anticholinergiques, ont peu d’intérêt car le prurit de la varicelle et du zona n’est pas histamino-dépendant, mais ils sont très souvent prescrits. Exemples : loratadine (Clarityne), desloratadine (Aerius), cétirizine (Zyrtec, Virlix), etc.
Antiseptiques
« Le savon est la meilleure prévention d’une surinfection », insiste le Pr Stahl. En pratique, la chlorhexidine aqueuse (Diaseptyl, Septivon…) est souvent prescrite pour prévenir la surinfection. Appliquer une fois par jour avec une compresse, puis laisser sécher à l’air libre, en association aux autres soins locaux (voir Conseils aux patients).
Antiviraux
• Molécules : aciclovir, sa prodrogue, le valaciclovir (meilleure biodisponibilité), famciclovir.
• Mode d’action : après phosphorylation par une thymidine kinase du virus, c’est-à-dire uniquement présente dans les cellules infectées, l’antiviral devient un analogue nucléosidique capable d’interférer avec la réplication de l’ADN viral en inhibant de façon compétitive l’ADN-polymérase du virus. C’est un virostatique. Il interrompt la réplication virale mais ne permet pas l’éradication du virus varicelle-zona.
• Effets indésirables : céphalées, nausées et vomissements, sensation de vertige, fatigue, éruption cutanée. Il existe un risque d’insuffisance rénale aiguë, en particulier en cas de déshydratation ou d’association à d’autres médicaments néphrotoxiques, avec surdosage en substance active et apparition de troubles neurologiques (convulsions, hallucinations, coma, etc.).
• Contre-indications : hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients.
Prévention
• Des vaccins contre la varicelle sont disponibles depuis 2003, et 2015 pour le zona (voir tableau).
• Des immunoglobulines humaines anti-VZV (Varitect, en milieu hospitalier), produites à partir de personnes immunisées, réduisent le risque de forme grave de varicelle, à condition d’être administrées de préférence dans les quatre jours suivant le contact avec une personne malade. Ce médicament s’adresse notamment aux personnes non vaccinables en post-exposition, comme les immunodéprimés, les femmes enceintes non immunisées, les prématurés et les nouveau-nés.
Les conseils aux patients
Observance
• Débuter le traitement antiviral le plus tôt possible et respecter la durée, comme pour un antibiotique. Conseiller une bonne hydratation, notamment chez le sujet âgé.
• Les antihistaminiques, notamment de première génération, exposent à un risque de somnolence et d’effets indésirables anticholinergiques. Prévoir une prise plutôt le soir au coucher pour éviter de se gratter la nuit, et pendant la durée la plus courte possible.
• Les opiacés prescrits en phase aiguë du zona induisent somnolence et constipation. Éviter de boire de l’alcool et la conduite de véhicules. Augmenter la consommation de fibres et l’hydratation. Ne pas modifier les doses soi-même, au risque d’accoutumance et de dépendance.
Automédication
• Rappeler les règles de bon usage du paracétamol pour éviter un surdosage et une toxicité hépatique. Chez l’enfant, la dose quotidienne est de 60 mg/kg par jour, à répartir en quatre prises, soit 15 mg/kg toutes les six heures, ou en six prises, soit 10 mg/kg toutes les quatre heures.
• Pas d’aspirine et d’ibuprofène en cas de varicelle, et de façon générale devant toute éruption cutanée d’origine inconnue. « Le conseil immédiat est de ne pas employer de pommade, quelle qu’elle soit, qui risquerait de favoriser la surinfection », rappelle le Pr Stahl. En particulier, pas de crème corticoïde, qui pourrait « faire flamber » l’infection.
Soins locaux
• Privilégier les douches rapides et tièdes, quotidiennes ou biquotidiennes, plutôt que les bains. Utiliser de préférence un produit lavant dermatologique, dont certains revendiquent une action assainissante et apaisante, tels Cicaplast Lavant B5 de La Roche-Posay, Cicavit+ Gel moussant de SVR, etc. Rincer puis sécher en tamponnant avec une serviette propre.
• Une lotion asséchante telle que Cytelium spray asséchant apaisant d’Aderma, Bariéderm Cica-Spray asséchant réparateur d’Uriage, etc. est souvent utilisée en cas de varicelle. Elle s’applique sur chaque bouton, une fois que l’antiseptique a séché. Bien agiter avant emploi.
• Éviter de gratter les lésions, et garder les ongles courts et propres pour limiter le risque de cicatrices et de surinfections.
• Pour soulager les démangeaisons, vaporiser de l’eau thermale fraîche ou une mousse rafraîchissante sur les lésions, telle PoxClin Varicelle à base d’aloe vera. Placer un pansement sur les lésions du zona si le frottement des vêtements s’avère gênant.
• Une fois l’éruption terminée, appliquer une crème cicatrisante telle que Cicalfate+ crème réparatrice protectrice d’Avène, Cicabio Crème soin réparateur apaisant de Bioderma, etc. et un produit de protection solaire sur les zones découvertes.
Transmission
• Si ces personnes à risque de formes graves ou compliquées ont un contact avec une personne atteinte de varicelle ou de zona, elles doivent consulter immédiatement un médecin. « Le virus varicelle-zona est très contagieux, par voie aérienne au début, puis par contact avec les lésions. Il faut avertir les patients de ce risque, surtout s’il y a dans leur entourage des personnes immunodéprimées, des femmes enceintes non immunisées ou des nouveau-nés », avertit le Pr Stahl.
• Le lavage des mains, le port du masque et la vaccination sont de mise pour se protéger et pour protéger les personnes les plus fragiles autour de soi.
• L’éviction des collectivités n’est pas obligatoire en cas de varicelle ou de zona. Cependant, une éviction scolaire est souhaitable en cas de varicelle, jusqu’au stade des croûtes (= fin de la période de contagiosité).
Avec l’aimable collaboration du Pr Jean-Paul Stahl, membre de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), professeur émérite, maladies infectieuses, à l’université Grenoble-Alpes (38), et du Dr Dominique, Rossi, président de la CPTS du Bassin vésulien (70).
Dico +
→ Macule : tache cutanée rouge et plane.
→ Papule : petite éminence, protubérance cutanée (= tache « bombée »).
→ Un purpura fulminans est une forme particulièrement grave, voire mortelle, de septicémie, associée à une éruption cutanée caractéristique. Essentiellement dû à une bactérie de type méningocoque, le purpura fulminans est une urgence absolue.
Carte d’identité du virus VZV
→ Nom français : virus varicellezona.
→ Nom anglais : varicella-zoster virus, ou VZV.
→ Famille : Herpesviridae (herpèsvirus)
→ Type de virus : enveloppé.
→ Génome : ADN.
→ Réservoir : strictement humain.
→ Tropisme : essentiellement cutanéo-muqueux et nerveux.
→ Transmission : surtout par voie respiratoire car le virus est présent dans les sécrétions des voies aériennes supérieures et bronchiques ; plus rarement par voie cutanée car le virus est présent dans le liquide des vésicules cutanées de la varicelle ou du zona.
→ Transmissibilité varicelle : très élevée, estimée à environ 90 % en cas de contact intra-familial et entre 10 et 35 % en cas de contact au sein d’une collectivité.
→ Survie : virus très fragile qui survit pendant de courtes périodes à l’extérieur de son hôte. Exemples : une à deux heures sur les surfaces inertes, trois à quatre heures dans les aspirations nasopharyngées et les expectorations.
→ Inactivation : virus sensible aux désinfectants (eau de Javel, alcool à 70°) et inactivé par la chaleur (30 minutes à 56 °C).
Source : site de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), inrs.fr
Entretien“Le vaccin contre le zona réduit la fréquence des douleurs”
Pr Jean-Paul Stahl, membre de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), professeur émérite, maladies infectieuses, université Grenoble-Alpes (38).
Généraliser la vaccination des enfants contre la varicelle a-t-il un intérêt ?
L’intérêt est d’éviter la varicelle chez l’enfant, maladie qui peut être grave chez certains, avec des encéphalites et des surinfections cutanées. Aujourd’hui, la vaccination contre la varicelle est uniquement indiquée en France chez les enfants souffrant d’un déficit immunitaire. L’argument pour ne pas la généraliser est le risque de décaler les infections vers l’âge adulte, où la maladie est plus grave. Cet argument ne semble plus tenir car on n’a pas observé un tel décalage dans les pays qui ont généralisé cette vaccination depuis longtemps, au Japon par exemple.
Qu’en est-il du vaccin contre le zona ?
Ce vaccin est efficace, sans l’être à 100 %, comme tous les vaccins. Son grand intérêt est de réduire la fréquence des douleurs post-zona, qui peuvent être très importantes et handicapantes. Le zona est dû au virus de la varicelle qui est resté « caché » dans l’organisme depuis l’infection varicelle, et qui resurgit à diverses occasions. Une vaccination, même en cas de zona antérieur, ne peut que renforcer l’immunité et empêcher une nouvelle sortie de ce virus.
Dico +
→ Une septicémie, du grec septikos, putréfaction, et haîma, sang, désigne la présence de bactéries voire de champignons ou de virus dans le sang. Le sepsis est le terme international pour caractériser une réponse inflammatoire généralisée associée à une infection grave.
→ Une fasciite nécrosante correspond à l’infection et à la nécrose des tissus mous, aussi appelés fascias, qui entourent un organe ou un muscle.
→ L’encéphale comprend le cerveau proprement dit, le cervelet et le tronc cérébral.
Info +
→ La varicelle confère une immunité naturelle et définitive grâce à des anticorps produits par le système immunitaire. Dans de très rares cas, une personne peut attraper la varicelle une deuxième fois.
→ Le zona survient une seule fois dans la vie, sauf dans environ 1 % des cas.
→ Environ 5 % des varicelles restent asymptomatiques.
Dispensation sous protocole pour la varicelle
→ Avec la cystite, l’angine et la rhino-conjonctivite allergique, la varicelle, ou « éruption cutanée vésiculeuse prurigineuse » de l’enfant de 12 mois à 12 ans, est l’une des quatre dispensations sous protocole validées par l’arrêté du 6 mars 2020. D’abord réservées aux maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), les dispensations sous protocole sont accessibles depuis le 11 juillet 2022 aux pharmacies adhérentes à une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). « Un binôme est au centre du dispositif, avec le médecin délégant, qui n’est pas nécessairement le médecin traitant du patient, et le pharmacien délégué qui réalise la dispensation sous protocole, explique le Dr Dominique Rossi, président de la CPTS du Bassin vésulien (70) qui concerne environ 80 000 habitants. Il vérifie les critères d’inclusion et d’exclusion grâce à un logigramme, puis délivre l’ordonnance-type à base de paracétamol, d’antiseptique et d’antihistaminique de deuxième génération. Il n’y a pas eu d’épidémie de varicelle pendant l’été, mais les retours des patients sont déjà très positifs. »
Virus varicelle zona et grossesse
En France, environ 5 % des femmes enceintes ne sont pas immunisées contre la varicelle, ce qui expose à différentes complications.
→ Pour le bébé.
Varicelle avant la 20e semaine d’aménorrhée : la varicelle fœtale ou congénitale peut s’accompagner d’atteintes cutanées, de malformations, d’un retard psychomoteur, voire conduire à la mort in utero.
Varicelle entre la 20e et la 36e semaine d’aménorrhée : risque moindre ; crises de zona pendant ses premiers mois ou années de vie.
Varicelle entre 5 jours avant et 2 jours après l’accouchement : complications graves et décès dans 30 % des cas.
→ Pour la femme.
Varicelle au cours du dernier trimestre de grossesse : risque de pneumopathie varicelleuse.
Les traitements compatibles avec la grossesse sont les immunoglobulines anti-VZV en cas d’exposition et les antiviraux en cas de varicelle. Les vaccins contre la varicelle sont contre-indiqués. Un zona au cours de la grossesse n’entraîne pas de varicelle fœtale car c’est une affection sans virémie (= sans circulation sanguine des virus).
Source : ameli.fr
Dico +
→ Syndrome de Reye : maladie systémique rare caractérisée par des vomissements persistants, accompagnés d’une confusion, d’une léthargie, d’une désorientation, d’une hyperréflexie, d’une hyperventilation et d’une tachycardie, progressant rapidement vers des convulsions, une encéphalopathie, un coma et le décès.
Info +
→ La capsaïcine (Qutenza) est un autre anesthésique local indiqué en cas de douleurs post-zostériennes. Il est disponible sous forme de patch, en milieu hospitalier. Ce traitement de seconde intention est peu utilisé du fait d’une efficacité limitée et d’effets indésirables locaux.
En savoir +
→ Prise en charge des infections à VZV
infectiologie.com
Ce document de 1998 provient de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf).
→ Contage varicelleux chez l’enfant
pap-pediatrie.fr/immuno-infectio-parasito/contage-varicelleux-chez-lenfant
Ce document émane de Pas à pas en pédiatrie, site affilié à la Société française de pédiatrie.
→ ameli.fr
Dossiers zona et varicelle sur ameli.fr/assure/sante/themes/zona et ameli.fr/assure/sante/themes/varicelle
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