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Quelles sont les précautions d’emploi avec les échinacées ?

Publié le 19 novembre 2022
Par Nathalie Belin
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Les échinacées (Echinacea purpurea, E. pallida) sont traditionnellement utilisées en prévention et en traitement des infections respiratoires comme le rhume ou les états grippaux. Selon l’Agence européenne des médicaments, elles ne sont pas recommandées avant l’âge de 12 ans, ni en cas de grossesse ou d’allaitement en raison d’un manque de données dans ces populations. De rares cas de réactions d’hypersensibilité ont été rapportés à type essentiellement d’eczéma, d’urticaire ou d’angioœdème des lèvres. Contre-indiquées lors d’allergie aux astéracées, les échinacées doivent également s’utiliser avec prudence chez des patients atopiques notamment. Par ailleurs, en raison de leurs propriétés immunomodulatrices, elles ne sont pas recommandées en cas de pathologies auto-immunes ou évolutives comme la tuberculose, la sclérose en plaques, les collagénoses, l’infection par le virus de l’immuno­déficience humaine (VIH). Enfin, les échinacées pourraient, selon des données in vitro essentiellement, interférer avec certaines enzymes du cytochrome P450 ou CYP (en inhibant les CYP3A4 et 2C8 notamment). Elles pourraient diminuer l’exposition systémique au métabolite actif du tamoxifène, réduisant ainsi son efficacité, et interagir avec l’étoposide (un cas de thrombocytopénie profonde chez un patient sous étoposide est documenté). In vitro, elles diminuent l’efficacité de l’oséltamivir. La prudence est recommandée en association avec les immunosuppresseurs en général.

Sources : monographie de l’Agence européenne des médicaments ; Conception des compléments alimentaires, Lavoisier, 2016 ; module de recherche d’interactions médicamenteuses « Search about herbs » du site du Memorial Sloan Kettering Cancer Center, mskcc.org/cancer-care/integrative-medicine/herbs/echinacea.

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