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Médecins/pha rmaciens : de la friture sur la ligne

Publié le 16 mai 2009
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La dernière campagne menée par le groupement Giphar a été pour le moins mal perçue par les médecins. Leur Conseil de l’Ordre a en effet porté plainte pour exercice illégal de la médecine et publicité trompeuse (voir les Moniteur n° 2770 et n° 2763). Pour lui, Giphar y promouvait la consultation médicale à l’officine…

Brigitte Bouzige, présidente du groupement Giphar, en reste encore abasourdie. « Nous avons saisi l’opportunité du passage de la médication familiale devant le comptoir pour communiquer sur le rôle du pharmacien. L’ordre des médecins a interprété la locution « conseiller un traitement personnalisé » comme l’équivalent d’une prescription, a-t-elle indiqué lors du débat « Quelles missions pour le tandem pharmacien-médecin ? ». Du conseil personnalisé, les pharmaciens en font depuis des années en pharmacie. »

Mais le Conseil national de l’ordre des médecins a campé sur ses positions, parlant d’une initiative qui est « néfaste » aux relations entre les deux professions. Bref, l’incompréhension a été totale, constate Brigitte Bouzige. Heureusement, tout le corps médical n’est pas à l’unisson. Exemple avec Thierry Lebrun, vice-président du syndicat de généralistes MG-France, qui salue plutôt l’initiative de Giphar : « La réaction du Conseil national de l’ordre des médecins est peut-être simplement une méconnaissance du rôle de chacun, médecin et pharmacien. Ce qui est important, c’est que nous avons devant nous un problème de démographie médicale. La meilleure manière d’y répondre et de travailler est d’améliorer la coordination des soins, qui va se développer avec la loi « Hôpital, patients, santé et territoires », et de mieux communiquer. »

« Le pharmacien va être mieux armé pour pallier nos carences »

Surtout que, sur le terrain, les relations entre ces professionnels de santé sont déjà quasi quotidiennes. Brigitte Bouzige le constate elle-même : « Je travaille dans un secteur semi-rural et je suis proche d’un groupe de médecins. » La présidente du groupement a supputé la crainte, chez certains médecins, de perdre certaines prérogatives.

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Thierry Lebrun les aura rassurés lors de Pharmagora : « Le pharmacien est un partenaire naturel du médecin. Il exécute nos prescriptions, mais il ne fait pas que cela, bien évidemment. Il vaut mieux que nous, médecins, allions vers le pharmacien pour avoir des précisions plutôt que nous renseigner auprès des laboratoires pharmaceutique. Le pharmacien a également besoin de nos informations, notamment sur les interférences médicamenteuses, même si, avec le dossier pharmaceutique, il va être de mieux en mieux armé pour pallier nos carences. »