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Une SEL pour se mettre en selle

Publié le 5 septembre 2009
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Elodie Beynat voulait s’installer à la campagne. Mais en s’entourant d’un maximum de précautions. Elle a finalement trouvé un bon moyen de « tester avant d’adopter » en s’associant en SELARL avec le titulaire creusois chez qui elle était adjointe.

Après divers remplacements à Limoges, Elodie Beynat, diplômée en 2007, souhaite s’installer. Mais, prudente, elle laisse mûrir son projet. « J’ai commencé par regarder ce qu’il y avait pour sonder le marché, sans me fixer d’objectifs », explique-t-elle. Elodie décide de postuler dans un premier temps comme adjointe dans la campagne creusoise où elle décroche un poste à Mourioux-Vieilleville. « Dès l’entretien d’embauche, Nicolas Grezis-Domme, le titulaire, a évoqué la possibilité, si notre collaboration était fructueuse, de racheter ensemble une autre officine. Cet argument a été décisif dans mon choix d’accepter le poste. » Une aubaine pour la jeune femme qui avait pourtant au départ écarté la possibilité de s’associer. « Je croyais que deux pharmaciens associés travaillaient dans la même officine. Intéressée par tous les aspects du métier, que ce soit l’administratif, le comptoir ou le management, je préférais être seule… »

L’idée d’une SELARL dans laquelle la jeune femme gérerait seule l’officine achetée ensemble tandis que son associé continuerait de manager la pharmacie de Mourioux-Vieilleville lui convient donc. Quelques mois plus tard, la pharmacie de Bénévent-l’Abbaye est à vendre. Nicolas Grezis-Domme et son adjointe créent une SELARL et achètent la pharmacie dont le chiffre d’affaires est de un million d’euros.

Des démarches facilitées grâce à l’associé « aîné »

Sans apport personnel important, Elodie Beynat estime pourtant que l’aspect financier n’a pas été un frein. « J’avais moins de 5 % d’apport personnel. A nous deux, nous totalisions environ 10 %. Nous sommes allés voir la banque implantée dans le village, explique la nouvelle titulaire, installée depuis le 1er mars dernier. Avec de petits apports, il faut bien sûr un peu plus batailler. Mais la banque a vu que notre projet était bien construit et que nous étions motivés. Elle a finalement accepté. »

Epaulée par Nicolas, Elodie franchit sans encombres les différentes étapes de l’installation. « A chaque étape, il me faisait avancer, reconnaît-elle. Par exemple, il m’a conseillé de prévenir les divers interlocuteurs du changement de titulaire le plus tôt possible et de réaliser toutes les requêtes auprès de la DDASS et de la Sécurité sociale pour récupérer les numéros d’inscription comme le numéro FINESS avant l’installation, car, une fois l’officine reprise, tous nos interlocuteurs les demandent pour les différentes démarches. Mieux vaut avoir déjà réglé ces détails administratifs avant l’ouverture. »

Les relations commerciales ont aussi été facilitées par la présence à ses côtés d’un titulaire expérimenté. « On est vraiment pris au sérieux par nos interlocuteurs. Nicolas m’avait expliqué les stratégies commerciales des laboratoires et cela m’a permis de mieux négocier mes achats. »

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Elodie a l’intention de développer l’orthopédie, le MAD et le vétérinaire. De nouveaux rayons qui nécessitent quelques aménagements… « Nous en sommes au début de notre réflexion, nous allons faire faire des devis. S’il faut rapidement penser à la façon de développer l’officine, rien ne sert non plus de se précipiter… », conclut-elle.

Les conseils d’Elodie

– Bien connaître la région et la typologie de la clientèle avant d’acheter.

– S’entourer de conseils de titulaires déjà installés : constituer une SELARL avec un autre titulaire chevronné est idéal.

– Opter pour le pacte d’associés qui précise en détail les étapes préalables à mettre en place en cas de séparation. Mieux vaut le prévoir quand tout va bien plutôt qu’une fois que le torchon brûle !