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Agen secoué par la guerre des prix

Publié le 26 septembre 2009
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En 2008, Elisabeth Delorme, titulaire de la Pharmacie de la Gare à Agen, décidait de rejoindre le réseau Lafayette. Immédiatement, plusieurs pharmaciens agenais réagissaient en communiquant de façon musclée sur leurs propres prix. La tension est montée au point que la presse quotidienne s’est emparée de l’affaire. « La titulaire de la Pharmacie de la Gare a porté plainte contre cinq confrères. Une enquête disciplinaire a été ouverte et quatre pharmaciens ont été blâmés par le Conseil de l’Ordre. Le cinquième a à son tour porté plainte contre Elisabeth Delorme. Ce qui est énervant, c’est que la presse a parlé de discount sans faire de relevés de prix. Le mot discount rendait facile l’identification de la pharmacie concernée, juge Alain Gomez, président du syndicat départemental. Parler de rabais de 20 à 50 % dans une pharmacie, alors que ces prix ne concernent que 20 % du chiffre d’affaires et qu’il n’y a pas de réel point de comparaison, c’est aberrant ! »

Quel usage peut-on faire du mot discount ?

Alors, qui a tort, qui a raison ? Le président du Conseil régional de l’ordre des pharmaciens d’Aquitaine, Pierre Bèguerie, rappelle que les officinaux sanctionnés avaient utilisé leurs vitrines pour communiquer « de façon pas très régulière, sans tact ni mesure ». Il estime aussi que le litige a été attisé par la presse. La DGCCRF lui a d’ailleurs assuré que relater une affaire de ce type dans un journal pouvait être assimilé à une forme de publicité. « J’ai écrit au procureur de la République qui est en train de faire une enquête. J’ai été interrogé mais je n’ai pas porté plainte », souligne Pierre Bèguerie.

Si le procureur décide de poursuivre, l’enquête devra déterminer qui a alerté la presse et quel usage les pharmaciens peuvent faire ou pas du mot « discount ».

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