Monument en péril

Cette fois, personne au sein de la profession ne sera venu à la rescousse de l’association Pharmaciens sans frontières, affaiblie depuis longtemps déjà par une carence en financements privés. Placée en redressement judiciaire depuis cet été, la « plus grande pharmacie de garde du monde » a échappé au pire, à savoir la liquidation. Mais elle va être « récupérée » pour une autre ONG, l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement (Acted), qui n’a aucune expertise pharmaceutique. En réalité, c’est surtout la marque « PSF » qui va être reprise car la quasi-totalité du personnel est licenciée et plusieurs missions clôturées. Même les nouveaux locaux bordelais et tout le matériel qui s’y trouve seront revendus. Quant aux antennes départementales, liées par une charte, nul ne sait très bien ce qu’elles vont devenir. Un beau gâchis pour toutes celles et ceux qui se sont mobilisés ici et là-bas depuis près de 25 ans, mettant en avant un peu partout dans le monde les compétences des pharmaciens, tant dans les situations d’urgence (Haïti encore récemment) que dans les missions de développement. Mais c’est la dure loi de la professionnalisation, y compris dans l’humanitaire !