Une seule pharmacie berlinoise distribue le vaccin contre la grippe A

La St Hubertus Apotheke, située à Schöneberg, un quartier chic de Berlin, n’est pas vraiment une officine comme les autres. Bernd Drevenstedt, son titulaire, détient depuis vingt ans l’autorisation de mener des tests cliniques au nom de l’industrie pharmaceutique.

Quand le Sénat de Berlin (la municipalité de la capitale) lance un appel d’offres à la fin de l’été dernier pour la distribution du vaccin contre la grippe A dans les hôpitaux, les dispensaires d’entreprises et les quelque 2 000 cabinets médicaux de ville, Bernd Drevenstedt remporte à lui seul le marché. Et pour cause. « En raison de mon expérience, je suis en mesure de garantir une chaîne du froid entre + 2 et + 8 °C pour six palettes de vaccins, de stocker, de conditionner, d’étiqueter et surtout d’assurer 1000 livraisons par semaine », précise-t-il, en refusant de livrer le CA prévisionnel que lui rapportera l’opération. Rien ne prouve d’ailleurs qu’elle lui assurera un retour sur investissement.

2 millions de doses livrables d’ici fin mars

Bernd Drevenstedt a commandité un transporteur spécial qui approvisionnera la pharmacie directement du laboratoire de Dresde. Il a par ailleurs engagé huit personnes qu’il a dû former et il doit mettre à disposition six véhicules réfrigérants. Avec ce dispositif, il est en mesure de livrer 2 millions de doses de vaccins jusqu’à fin mars (Berlin compte 3,5 millions d’habitants). Néanmoins, les Allemands, traditionnellement réfractaires aux vaccinations, le sont encore davantage pour celle contre la grippe A.

La polémique s’est d’ailleurs enflée quand un système à deux vitesses – vaccins sans adjuvant pour les politiques et l’armée contre vaccins avec adjuvant pour la population – a été dénoncé il y a deux semaines.