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« La demande de mettre fin aux groupements de pharmacies est une forme de chantage liée aux remises biosimilaires »
Parmi les 423 amendements déposés jeudi 17 octobre dans le cadre du Projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, l’un d’eux, du député Cyrille Isaac-Sibille, visait à mettre fin aux groupements. Bien qu’il n’ait finalement pas été jugé recevable par les députés, son objectif a suscité des interrogations chez les pharmaciens. Entretien avec Alain Grollaud, président de Federgy, représentant des groupements de pharmaciens.
Quelle a été votre réaction en apprenant le dépôt de cet amendement visant à supprimer les groupements ?
Nous avons été une majorité de pharmaciens à être stupéfaits. Prétendre, comme le stipule cet amendement, que les groupements sont « un maillon intermédiaire non nécessaire dans la chaîne de distribution » et qu’ils « ne remplissent plus aucune fonction véritablement utile », c’est méconnaître le fonctionnement des groupements et leur rôle dans l’écosystème officinal. Nous existons pour soutenir les pharmaciens dans leur mission quotidienne. Nous fournissons des services, de la formation, ainsi qu’un accompagnement à la vaccination et à la prévention. Aujourd’hui, 94 % des titulaires de pharmacies adhèrent à un groupement, et 98 % d’entre eux se déclarent satisfaits des services offerts, quelle que soit la taille de l’officine. À nos yeux, demander la suppression des groupements revient à remettre en cause l’existence même de la profession.
Comment expliquez-vous un tel texte ?
Il est difficile de répondre précisément, d’autant que le député n’est jamais entré en contact avec nous. De notre côté, nous avons tenté à plusieurs reprises de le joindre, en vain. Cela étant, depuis plusieurs mois, nous évoluons dans un contexte très tendu. L’ensemble des syndicats ont déposé des amendements pour obtenir les remises sur les biosimilaires, comme Frédéric Valletoux, l’ancien ministre de la Santé, s’y était engagé lors de la signature de l’avenant économique. Or, nous sommes conscients que cette demande déplaît à certains laboratoires, ce qui a conduit à un lobbying intensif visant à déstabiliser le secteur officinal. Les pharmaciens ont besoin des remises sur les biosimilaires pour ne pas accomplir gratuitement le travail de substitution. Plus largement, cette substitution représente un enjeu majeur de santé publique, permettant une économie d’un milliard d’euros pour l’Assurance maladie.
L’amendement n’a finalement pas été retenu, jugé irrecevable. Y a-t-il un risque qu’une telle demande refasse surface ?
Le danger est écarté pour l’instant, mais il ne faut pas crier victoire trop vite. Des lois de simplification sont attendues pour janvier-février, et il est tout à fait possible qu’une telle demande refasse surface. Tout cela est très inquiétant pour l’ensemble de la profession.
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