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Economie de l’officine : après le bond de 2022…
L’année 2022 signe la fin d’un cycle d’activité exceptionnel pour la pharmacie d’officine. Selon les statistiques professionnelles présentées, vendredi 10 mars, par le groupement CGP, réalisées à partir d’un échantillon représentatif de 1807 officines, l’activité des pharmacies a bondi de + 10,92 % en moyenne et de + 8,93 % hors activités liées au Covid-19 et prestations de services (vaccination grippe…), c’est-à-dire sur les seules ventes de produits.
2022 a profité de toutes les aubaines :
– un chiffre d’affaires (CA) « tests antigéniques » (TAG) en progression de 51 k€ à 82 k€ sur l’exercice, tirant davantage la marge que le CA global ;
– une poussée des ventes à TVA 2,1 % et des honoraires de dispensation grâce une nouvelle envolée des médicaments chers conjuguée au retour des pathologies hivernales au début du printemps et à l’automne, après 18 mois d’hégémonie de l’infection à Covid-19 ;
– un fort ancrage du circuit officinal suite à la crise sanitaire sur les achats en non-vignettés de la population.
Avec une progression des ventes de 29,50 %, les médicaments chers de prix fabricant hors taxe de plus de 1930 € contribuent aux deux tiers de la croissance du remboursable, le tiers restant provenant de la hausse des honoraires (+ 3,8 %).
La croissance a profité surtout aux pharmacies ayant réalisé massivement des TAG et vaccinations. En 2022, l’existence d’un effet de taille sur la progression du CA se précise. En revanche, alors que la crise sanitaire avait resacralisé les officines de proximité en 2021, l’incidence de ce critère de proximité n’est plus d’actualité en 2022 : la croissance de l’activité est homogène au sein des différents typologies d’officines.
Sans surprise, la marge explose à la fois en valeur (+ 94 700 € en moyenne, + 14,8 %) et en taux (32,44 % du CA HT, + 1,1 point). Les TAG participent à hauteur de 50 % à cette évolution. En l’absence de cette activité, la marge brute globale aurait progressé en valeur d’environ 50 k€ pour s’établir à 661 k€ (30,29 % en taux) contre 611 k€ en 2021 en faisant le même retraitement.
Du souci pour les petites officines en 2023
L’excédent brut d’exploitation (EBE) enregistre, lui, une évolution significative de 51 k€ à 328 k€ (+ 18,4 %) tirée par la réalisation des tests antigéniques. Hors tests et vaccination, il a progressé seulement de 6 000 €. L’an dernier, l’effet inflation a été relativement faible, l’évolution de la marge a donc fait plus que couvrir l’évolution des charges externes (+ 9,72 %, + 10 100 €) et des frais de personnel (+ 12,35 %, + 26 100 €). Là encore, l’apport des TAG est déterminant, contribuant à hauteur de près de 45 k€ à l’évolution de l’EBE.
Le fort ralentissement prévisible des activités Covid-19 fait planer beaucoup d’incertitudes sur l’évolution de l’économie officinale en 2023. La détérioration des comptes de résultat est en marche et cela risque de peser sur les capacités de remboursement d’emprunt des petites officines. En effet, la rémunération de gérance nette des titulaires d’officines de moins d’1M€ est en moyenne de 32,2 k€, soit un tiers de l’EBE. Si leur rentabilité baisse en 2023, leur capacité à rembourser leur crédit sera encore plus affaiblie.
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