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Pharmacovigilance et évaluations : les pharmaciens choyés par les autorités sanitaires
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« Nous allons avoir besoin de vous », a déclaré Jean-Luc Harousseau, président du collège de la Haute Autorité de santé (HAS), lors des 7e Rencontres de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), organisées à Paris ce mercredi 1er octobre.
Les pharmaciens sont sollicités par la HAS pour collecter des informations nécessaires à l’évaluation médico-économique des produits de santé, et en premier lieu les médicaments innovants.
Jean-Luc Harousseau indique que la HAS prend d’ores et déjà appui sur les officines « pour savoir ce qui se passe en termes de délivrance au patient, pour nous renseigner sur la façon dont les médicaments sont administrés en vie réelle ». Aussi, indique t-il, « si l’on se rend compte qu’il n’y a pas de prescription dans le cadre des indications, elles peuvent être amenées à être restreintes ou changées. »
« Il y a quelque chose à faire avec le pharmacien. On parle de plus en plus de sécurité et d’informations qui doivent remonter en temps réel », confirme Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Pour s’impliquer davantage, le pharmacien devrait d’abord pouvoir vérifier que les conditions d’utilisation d’un médicament respectent l’AMM, estime t-il. « Jusqu’à maintenant, un pharmacien délivre tous les mois de l’insuline à un patient mais n’est pas censé savoir qu’il est diabétique. Il faut un partage d’informations entre médecin et pharmacien, pour que celui-ci puisse être une corde de rappel ».
Cette fourniture de données de santé doit-elle donner droit à rémunération ? Oui, estime Jean Luc Harousseau. Un point de vue partagé par Patrick Maison, directeur de la surveillance à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Pour ce dernier, cependant, rémunérer les officinaux pour le travail de pharmacovigilance ne serait pas « salutaire pour le système ».
La pharmacovigilance est « en pleine croissance », indique Patrick Maison. La France compte même parmi les tous premiers pays européens en termes de déclarations. Près de 50 000 déclarations de signalement en pharmacovigilance parviennent à l’ANSM chaque année, dont 20% émanant des pharmaciens d’officine et 6% des médecins. Près de 2 000 déclarations proviennent des patients eux-mêmes, souvent sur le conseil des officinaux.
Jean-Luc Harousseau a souligné « le grand paradoxe entre le fait de donner aux pharmaciens des missions nouvelles de conseil et de l’autre de vouloir les déposséder d’un certain nombre de prérogatives ». Ceci d’autant plus que concernant la vente de médicaments hors pharmacie, « nous ne sommes pas certains qu’il y aura les mêmes activités de conseils dans d’autres secteurs de distribution. » Le dirigeant de la HAS souligne l’« intervention capitale » des pharmaciens dans l’arrivée prochaine en officine des tests de dépistage du VIH, en excluant de fait leur mise à disposition en grande distribution.
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