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© Getty Images
Produits solaires : une crème sur trois ne protègerait pas assez
L’UFC – Que Choisir a passé au crible 13 crèmes solaires. Un tiers d’entre elles affichent des indices supérieurs à leur efficacité réelle. Un fait dénoncé de longue date par les pharmaciennes et universitaires Laurence Coiffard et Céline Couteau.
L’UFC – Que Choisir a passé au crible 13 crèmes solaires parmi les plus vendues du marché. Le verdict est sans appel : un tiers des produits présentent une protection inférieure à celle affichée. Pour évaluer les qualités de protection des crèmes solaires, les experts ont fait appel à la méthode HDRS dite « hybride », combinant des mesures in vitro et in vivo. En cas de mauvais résultat, la mesure a été confirmée par les méthodes ISO classiques (in vivo pour l’indice de protection solaire SPF et in vitro pour les UVA).
3 crèmes sur le podium, une note moyenne
Sur le podium, Nuxe sun crème solaire 50, La Roche-Posay Anthélios Uvmune 400, 50 + crème hydratante et Avène Crème sans parfum fini invisible hydratation 8 heures SPF 50 +. En tête, ces trois produits affichent des notes respectives de 13,8/20, 13,7/20 et 13,4/20. La présence de substances parfumantes allergisantes (linalol, citronellol, géraniol…), le suremballage ou les impacts environnementaux dégradent leurs notes.
La Fédération des entreprises de la beauté (Febea) a réagi à l’étude de l’UFC – Que Choisir et conteste ces résultats. « Des investigations sont en cours pour essayer de comprendre ces différences. La Febea rappelle que tous les produits solaires vendus en France respectent la réglementation cosmétique européenne, reconnue comme étant parmi les plus strictes du monde et dont l’objectif est d’assurer la protection du consommateur », explique-t-elle.
Des crèmes aux indices surévalués
À l’instar du magazine Que Choisir, Céline Couteau et Laurence Coiffard, pharmaciennes et universitaires nantaises, dénoncent depuis une vingtaine d’années un problème d’évaluation du marché des solaires. « Les indices des crèmes sont testés par les fabricants via une méthode in vivo. Les fabricants évaluent leurs produits avec des applications de 2 mg par centimètre carré. Or dans la « vraie vie » personne n’applique de telles quantités », souligne Laurence Coiffard. Les chercheuses, elles, ont développé un protocole in vitro. Résultat ? Les résultats sont bien différents de ceux des industriels. « Un tiers des crèmes du panel de nos tests annuels affichent également des indices surévalués », note la chercheuse.
Gare à l’alcool, la réglisse ou le bisabolol
Ces dernières années, pour pallier le défaut de concentration en filtre dans les crèmes, les industriels ajoutent des substances végétales permettant de limiter l’effet coup de soleil. « Les filtres solaires coûtent très cher, l’intérêt des fabricants est forcément d’en mettre le moins possible. Des extraits d’allantoïne, de réglisse ou de l’alpha-bisabolol (camomille) évitent, certes, le rougissement mais absolument pas les méfaits des rayons UV », souligne Laurence Coiffard.
Autre problème dénoncé par les chercheuses, la présence d’alcool pour « fluidifier les textures ». Cette substance est un exhausteur de pénétration. Or, pour être efficace, la crème solaire doit, au contraire, rester en surface de la peau. En favorisant la pénétration, l’alcool permet aussi aux filtres de pénétrer plus en profondeur. « Ceci explique en partie pourquoi de nombreuses études retrouvent des filtres solaires dans l’ensemble des liquides biologiques de l’organismes : lait maternel, urine et même salive », note Laurence Coiffard.
Deux marques particulièrement conseillées par les chercheuses
Au regard des résultats de leurs études, Laurence Coiffard et Céline Couteau conseillent tout particulièrement les références « solaire » de deux marques : Bioderma et A-Derma. Elles ne recèlent pas d’alcool, limitent les allergènes et ne contiennent pas de perturbateurs endocriniens.
80 000 cancers de la peau sont détectés chaque année. Si se protéger du soleil avec une crème solaire est une nécessité lors d’une exposition même de courte durée, la meilleure des protections reste l’éviction ou le port de vêtement couvrants et amples, de chapeaux à bord long et de lunettes de soleil bénéficiant d’un marquage CE.
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